Witches confused by their own magic

05.11—07.12.24

  • U+1F300-004

    Cyclone

  • 🌀💐🐶🦴🚪

    Tapisserie

  • Bridget Low

    Coton, laine acrylique, 63 × 68 cm

  • a house is not a woof (recto)

    2023

«Bascules»
Saison hors les murs 2024—2025
Commissariat: Équipe du CAC Brétigny (Zélia Bajaj, Milène Denécheau, Léana Doualot, Esther Gobin-Brassart, Elisa Klein, Danaé Leroy, Coraline Perrin, Marie Plagnol, Ekaterina Tsyrlina)

«Witches confused by their own magic»
Médiathèque Olivier Léonhardt, Sainte-Geneviève-des-Bois
05.11—07.12.24

Avec Bridget Low

Le CAC Brétigny présente une exposition personnelle de Bridget Low en deux volets, en collaboration avec les médiathèques Olivier Léonhardt (Sainte-Geneviève-des-Bois) et Simone Veil (Ollainville). Dans sa pratique, l’artiste s’inspire de l’imagerie populaire des États-Unis: contes, cartoons et littérature fantastique nous transportent dans un univers enfantin. En utilisant des teintes vives issues du mobilier pour enfant, elle réactualise des techniques traditionnelles, historiquement transmises entre femmes et pratiquées en intérieur, comme la tapisserie.

Les usager·ères des médiathèques sont convié·es à s’initier à leur tour aux techniques du tissage dans un espace de pratique libre imaginé par l’artiste et l’équipe du centre d’art. Des métiers à tisser de tailles variables et différents matériaux sont mis à la disposition de tou·tes. Petit·es et grand·es peuvent s’en saisir librement, essayer sans se soucier de rater, apprendre en faisant ou en échangeant avec d’autres.

Les deux chapitres du projet pensé par Bridget pour la saison «Bascules» du CAC Brétigny se répondent: suspendues aux mezzanines ou aux plafonds, les créations textiles de l’artiste transforment les espaces investis. Présentées comme des cases de bande dessinée tissées de fils colorés, ses œuvres invitent les lecteur·rices à lever le nez pour plonger dans le quotidien d’une sorcière que rien ne dérange ou presque.

Le titre du premier accrochage à Sainte-Geneviève-des-Bois pourrait être traduit par «des sorcières troublées par leur propre magie», celui du second à Ollainville par «des sorcières mécontentes de leur propre parfum». Empruntés aux paroles d’une chanson écrite par le duo CocoRosie, ces deux vers font directement écho aux personnages qui peuplent les tapisseries de Bridget Low, majoritairement des sorcières. Le morceau Lost Girls s’approprie cette figure mystique, pour encourager en chanson la fin de l'objectification des corps dits féminins.

Autrefois dépositaires de savoirs ancestraux transmis oralement et entre femmes, les sorcières sont violemment chassées du XVème au XVIIIème siècle. Comme l’écrit l’historienne féministe Silvia Federici: «Sur les bûchers, ce n’est pas seulement le corps des «sorcières» qui était détruit, c’est tout un monde de rapports sociaux qui avait été la base du pouvoir des femmes et un vaste savoir que les femmes s’étaient transmis de mère en fille depuis des générations—la connaissance des herbes, des moyens de contraception, des abortifs, de la magie à employer pour obtenir l’amour des hommes.[1]» Dépeinte depuis comme une créature menaçante et immorale dans la culture occidentale, la sorcière devient une icône féministe dans les années 1970 en Europe et aux Etats-Unis, comme en témoigne l’appellation du groupe W.I.T.C.H. (Women's International Terrorist Conspiracy from Hell) né en 1968 à New York dans le cadre du mouvement de libération des femmes.

Dans le travail de Bridget, la sorcière apparaît de façon récurrente comme un être libre, débarrassé des normes de genre (être belle, douce, élégante, pudique,…) Au contact d’un drôle de mobilier domestique, elle vaque joyeusement à ses occupations oisives sans se préoccuper du regard extérieur ou d’être productive. Son pouvoir réside peut-être dans son attitude désinvolte. Elle ne se soucie que de ce qui dépend d’elle: ses propres pouvoirs magiques et son odeur.

[1] Silvia Federici, «La chasse aux sorcières et la peur du pouvoir des femmes», dans Une guerre mondiale contre les femmes: Des chasses aux sorcières au féminicide, Paris, La Fabrique éditions, 2021, p. 57-58.

 

Bridget Low (née en 1995) vit et travaille à Marseille où elle co-gère l’atelier Vé. Elle est diplômée de la Virginia Commonwealth University School of the Arts à Richmond en 2017. Elle travaille principalement le tissage de tapisseries dans un univers vif et coloré. Elle s’inspire de la télé-réalité, des films et de la musique issus de la culture populaire américaine, dont elle tire ses personnages. Elle a participé à la création du collectif Monstera en 2021 aux côtés des artistes Delphine Dénéréaz, Léna Gayaud et Opale Mirman. Elle a exposé notamment à la Friche la Belle de Mai à Marseille en 2022 et au Carré d’Art—Musée d’art contemporain à Nîmes en 2024.

Agenda

  • Du mardi 5 novembre au samedi 7 décembre 2024

    Witches confused by their own magic

    Exposition

    Pour son exposition personnelle, l’artiste Bridget Low présente des tapisseries peuplées de personnages issus d’un imaginaire cartoonesque: sorcières et animaux sont suspendus aux mezzanines de la médiathèque Olivier Léonhardt. Les visiteur·euses sont libres d’inventer les histoires qui lient ces scènes entre elles ou de s’essayer à leur tour au tissage dans un espace conçu par l’artiste!

    Entrée libre, aux horaires d'ouverture de la médiathèque Olivier Léonhardt de Sainte-Geneviève-des-Bois.

  • Mercredi 13 et samedi 16 novembre 2024, 15h-16h30

    «De fil en aiguille»

    Atelier de pratique artistique pour tou·tes

    Après avoir découvert les œuvres colorées de Bridget Low les participant·es s’essaieront à leur tour à l’art du tissage. Création de tableaux en papier croisé, usage collectif du métier à tisser, confection de tapisseries de poche… Comme des araignées qui tissent leurs toiles nous explorerons au gré de notre inspiration les techniques et matériaux liés à cet art ancestral.

    À partir de 6 ans le mercredi et de 3 ans le samedi. Gratuit sur réservation auprès de l’équipe de la médiathèque Olivier Léonhardt à Sainte-Geneviève-des-Bois.