lunulae #3

23.03—06.04.24

  • U+0059-001

    Lettre maj. latine Y

  • À MONTLHÉRY, votre nouveau havre de paix

    Pancarte

  • s.n.

    Impression, 10 × 10 cm

  • La Norville

    s.d.

«lunulae»
Cycle d’expositions et de résidences
Commissaire: Thomas Maestro

«lunulae #3»
Installation graphique et sonore de Victor Gogly à la médiathèque Marie Curie de Saint-Michel-sur-Orge

23.03—06.04.24
Aux horaires d'ouverture de la médiathèque.

Si l’on passe les portes de la salle dédiée aux expositions à la médiathèque de Saint-Michel-sur-Orge, l’on se retrouve plongé·e dans la pénombre, comme dans une grotte mystérieuse. Dans l’espace, une calme musique résonne. Elle a été composée par Victor Gogly, invité à l’occasion du cycle d’expositions hors les murs «lunulae» du CAC Brétigny. L’artiste a plusieurs pratiques: peinture, sculpture, installation, édition et enfin  musique, qui fait le lien entre toutes les autres. Grâce à elle, Victor Gogly rend vivant un monde méditatif, peuplé de fantômes et de larves, de ruines et de racines, de pétrole et de boue. Le son que l’on entend est une lente variation harmonique composée à la guitare, enrichie d’effets et d’enregistrements sonores. Il nous invite à une écoute longue et attentive au moindre changement, à l’intérieur ou à l’extérieur de nous.

Au premier étage du lieu, l’on découvre une série de vitrines que l’artiste a investi de maquettes. On y trouve des habitations ou un puits de pétrole, mais l’ensemble paraît abandonné depuis tellement de temps qu’il commence à disparaître sous une étrange surface. Ses couches semblent recouvrir des éléments naturels (branchages, végétaux…) et artificiels (pièces métalliques manufacturées…). Comme dans son travail sonore, Victor Gogly nous laisse entrevoir un environnement abîmé et pourtant bien vivant. Il pourrait s’agir d’un monde déserté par l’espèce humaine, dont les ruines seraient comme digérées par d’autres formes de vie. Au fond des vitrines, des images évoquent des corps: seraient-ils les esprits qui habitent ce paysage désolé?

Plus loin, un grand livre en tissu et un imprimé sur papier, dans une autre vitrine. Le plus grand est pour l'artiste un «codex géologique». Traditionnellement, un codex est un ouvrage précieux, qui renfermerait des savoirs anciens et secrets permettant de décoder les subtilités du monde. Celui-ci contient des images qui pourraient être extraites d’un bulletin d’archéologie. On y voit des insectes emprisonnés dans des morceaux d’ambre. Pour Victor Gogly, les choses anciennes, enfouies, minérales ou organiques ne sont jamais vraiment mortes. Elles sont plutôt inscrites dans un long cycle au cours duquel la vie ne cesse de se transformer. 
Le second livre présenté nous montre d’autres types d’images: des planches détaillant des ossements, de la faune, des architectures abîmées ou des villes de science-fiction, des machines, des marécages, des écorces et des racines… Parfois, se glisse un dessin de l’artiste qui intègre ces différents éléments dans des compositions fantomatiques où des corps dissolus se mélangent les uns aux autres, devenant de la fumée ou des filaments enterrés… Cette édition fait état de la recherche permanente que mène l’artiste en observant et parcourant le monde qui l’entoure. Cette attention lui permet de réfléchir à la place qu’il y occupe, aux traces qu’il y laisse, aux phénomènes qui y ont eu lieu, à ceux qui adviendront peut-être, et à la fragilité des existences.

 

Après un parcours en école d’art (ESADHaR Le Havre et Rouen), Thomas Maestro a choisi d’ouvrir sa pratique artistique à une dimension curatoriale. Il s’est formé dans le cadre d’un master de commissariat d’exposition (Sorbonne Université) et fait partie du collectif Champs magnétiques. Avec ce groupe, il co-construit les cycles d’expositions «Des soleils encore verts» (2021) et «Le réseau des murmures» (2023-2024). Il a également été curateur associé et chargé de projets au Cneai (Centre National Édition Art Image), puis assistant artistique et de commissariat auprès de Daniel Purroy à Vitry-sur-Seine (artiste et ancien directeur artistique de la Galerie Municipale Jean-Collet). Il est également membre du duo artistique et curatorial Éléments partout, cofondé en 2020 avec sa collaboratrice Agathe Schneider. Il s’intéresse aux secrets, aux décalages du réel, aux ruines et aux cabanes, à ce qui est peu visible mais bien présent. La transmission est au cœur de ses envies, en tant que vecteur de mouvements collectifs.

Victor Gogly (né en 1994) vit et travaille à Vantaa en Finlande. Diplômé de l’École Supérieure d’Art et Design Le Havre-Rouen, cet artiste et musicien produit des œuvres qui questionnent la relation que l’humanité entretien avec le sol et le vivant. Son travail est notamment présenté au Jardin du Crépuscule à Montréal en 2021 et aux Beaux-Arts de Paris l’année suivante.

Agenda

  • Samedi 30 mars 2024, 14h30-16h00

    Atelier de pratique artistique avec Ethan Assouline

    En lien avec l’installation graphique et sonore de Victor Gogly à la médiathèque Marie Curie, l’artiste Ethan Assouline propose un atelier d’édition collaborative. Autour d’une photocopieuse, les participant·es imaginent et fabriquent ensemble un objet imprimé mélangeant écriture et dessin.

    À partir de 12 ans. Gratuit sur réservation auprès de l’équipe de la médiathèque.