CAC Brétigny

Dans le cadre de ce projet, les participants sont invités à imaginer, concevoir et designer un organisme fictif offrant la possibilité de devenir quelqu’un d’autre, de changer d'identité ou de se désidentifier. Sorte de conseiller en travestissement et attributs factices, cette firme permettrait de s'attribuer de nouvelles qualités—ordinaires et/ou extraordinaires—, de se modifier, de s'inventer de nouveaux sens ou nouvelles compétences, de se composer une nouvelle image et un nouveau récit de soi.

Tout comme le Caméléon incarnant un nouveau personnage à chaque épisode, Ulysse prétendant être Personne face aux Cyclopes, Daniel Hillard créant Mme Iphigénie Doubtfire, Edward Norton s’inventant Tyler Durden, l’artiste danoise, née Einar Wegner, devenant Lili Elbe, cet organisme proposerait de repousser les frontières imaginaires de ce que nous pouvons être.

Il s’agira de créer un univers visuel et narratif, un ensemble de documents et de supports à travers lesquels déployer la communication et le discours de cet organisme fictif (cartes de visites, charte de l’entreprise, géographies, porte-clé, drapeaux, symboles, emploi du temps, slogan, logo, affiches, adn, etc.). En inventant une ou plusieurs histoires, un ou plusieurs personnages, qui porteront et soutiendront les possibilités de travestissement offertes par la firme, les participants devront définir ce qui entoure la vie de ces personnages, ce qui agit en eux consciemment et inconsciemment, les moyens avec lesquels ils s’expriment: De quoi avons-nous besoin pour que ces personnages existent? À qui parlent-ils? De quoi parlent-ils, et au final qui sont-ils? Comment donner corps à l’illusion et à ce noyau réel possible?
 

Workshop conçu avec Elena Lespes Muñoz, responsable communication-médiation. Réalisé avec le soutien de la Fondation Antoine de Galbert.

Thibault de Gialluly est né en 1987 à Paris et est diplômé de l’École nationale des beaux-arts de Paris. Dans son oeuvre, il analyse les systèmes de normes et de valeurs de notre époque, proposant une relecture goguenarde de l’histoire et du temps présent à travers les médias, la littérature et la culture populaire. Les «assemblages» labyrinthiques de Thibault de Gialluly, constitués de dessins, de textes et de photographies sont des territoires mentaux, où il s’essaie à une cartographie de l’histoire de la pensée et de l’action politique. En plus de créer des brouillons officiels, ces assemblages confrontent différents régimes de parole et de vérité. Son travail a été présenté dans différents lieux en France et à l’étranger, parmi lesquelles on peut citer la Triennale d’Art Contemporain d’Arménie (2017), la Maison Rouge (Paris, 2014), les Rencontres d’Arles (2018), le Palais de Tokyo (Paris, 2016) et la Friche la Belle de Mai (Marseille, 2013). Thibault de Gialluly est représenté par la galerie Aline Vidal (Paris).